Toujours à la recherche de nouveaux timbres qui vont bien, j’ai décidé de voir un peu ce qui se passe si on enlève les voûtes à un Neolin. A l’origine, en plus d’une autre couleur sonore, je cherchais aussi un dispositif pouvant donner aux notes ce son qui « zingue » si caractéristique de la Sitar. Ca, c’est pour l’instant partie remise, mais en ce qui concerne la nouvelle couleur sonore, je n’ai pas été déçu. L’instrument, surtout monté avec des cordes en acier chromé « Prim », a une pêche extraordinaire. Beaucoup de puissance, et un timbre franc et incisif à souhait. Tendu comme il est, il supporte en plus très bien d’être accordé plus grave, une tierce n’est aucun problème. A l’amplification, on aurait presque l’impression qu’il y a une légère distorsion, mais non, c’est le son naturel.
Un Neolin résolument Rock !
Déjà le Neolin de série en version fretté marche bien en pizzicato ou au médiator, mais celui-ci est encore dans autre catégorie. Le sustain est plus important, le son est plus net et plus fort. La différence est en fait comparable à celle entre une guitare classique et donc plate, et une guitare jazz, voûtée, avec un son beaucoup plus feutrée.
Côté lutherie, j’ai opté pour une table en cèdre rouge et un fond en palissandre de Madagascar, la parenté avec la guitare oblige. J’ai par contre, pour contenir le poids et pour essayer, mélangé ces deux bois avec des éclisses et un manche en érable.
Quand je dis fond et table plat, ce n’est pas tout à fait la réalité – les deux ont en fait des « voûtes » d’environ 4 mm de haut, et ont un dégradé des épaisseurs comparable aux violons classiques, surtout sur le fond. Pour stabiliser la table et accentuer un peu la voûte légère, j’ai mis en tout 4 barrettes de renfort (bien plus costauds que celles dans le Neolin de série, et pas au mêmes endroits. Pour finir la présentation, cet instrument a aussi une âme, notamment pour transmettre la pression du chevalet au fond.
En fait, ce prototype a déjà presque un an – je ne l’ai pas présenté avant parce que je voulais être sûr que la table ne s’effondre pas sous la pression des cordes avec le temps. Mais il n’en est rien – l’instrument reste stable.
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