J’ai étudié la lutherie de 1996 à 2000 dans l’école de lutherie de Mittenwald en Bavière.
Je remercie surtout mon ami et ancien professeur Thomas Wörnle pour ses enseignements efficaces, strictes et justes. Il était de ces professeurs qui ont l’éloge aussi facile que le blâme justifié.
En 2000, j’ai travaillé pendant 9 mois chez Marc Rosenstiel, meilleur ouvrier de France et ancien chef d’atelier d’Etienne Vatelot, à Grenoble. Je lui suis très reconnaissant de m’avoir initié à l’approche Mirecourtienne de la lutherie : Travailler bien et vite n’est pas contradictoire mais complémentaire.
De 2001 à 2003 j’ai travaillé à Paris, en même temps pour le compte de Bernard Sabatier et de Stephan von Baer. Le premier, un personnage unique et extraordinaire, a ma gratitude pour m’avoir appris beaucoup sur l’expertise des instruments, et aussi sur la vie.
Le deuxième me reste en souvenir pour avoir aiguisé mon sens stylistique, d’une part, et pour avoir été un exemple de ce que je ne veux pas devenir au niveau professionnel et humain, d’autrte part.
Après Paris, ma route m’a mené dans le sud-ouest de la France, où j’ai travaillé pendant trois ans pour le compte de Pierre-Yves Dalle-Carbonare, à Toulouse. Je le remercie pour la bonne entente, pour son ouverture aux projets divers et variés et pour son intégrité.
Enfin en 2006, je me suis installé à mon compte. Après un séjour en 2007 en Allemagne pour passer mon brevet de Maître Artisan, j’ai ouvert un atelier à Villemur sur Tarn / Haute Garonne.
Après une année (presque) sabbatique en 2011, j’ai transféré mon atelier dans une belle maison à Bondigoux, juste à côté de Villemur, que nous avons rénové avec ma femme afin de proposer des chambres d’hôtes et des activités touristiques. En même temps, ma persévérance semble payer, et ma réputation grandir, ce qui fait que je travaille de plus en plus sur des commandes spéciales d’instruments (à plusieurs cordes, dessiné, vernis Urushi,…).
En 2015, je me suis associé à Aurélien Bertrand, ingénieur de son et altiste de Blues et Rock, client d’abord, pour le développement puis la fabrication du Zef, projet qui prend de plus en plus d’ampleur avec une présentation au public à partir de 2018. Depuis, je travaille donc l’aluminium au même titre que les bois de lutherie, ajoutant une autre corde à mon arc(het).
Un nouveau déménagement eut lieu à l’été 2017 pour m’installer à Toulouse, dans un quartier résidentiel de l’est de la ville rose, afin d’être plus près de la création culturelle. Ce qui partait bien, tournait au cauchemar avec la crise sanitaire de 2020 – 2022, exacerbée (comme s’il en était besoin) par la densité de l’espace urbain. Profondément déçu par l’attitude de la plupart de mes congénères, et développant une véritable haine du “storytelling” tous azimut, je voyais alors mon salut encore plus à l’écart des chemins battus.
La fin de la crise sanitaire fut accompagné du départ d’Aurélien du projet “Zef”, démotivé et mis à mal par les échecs commerciaux des années covid. Il fut alors décidé que je reprenne le projet à mon compte sous le nom “Electrolin”.
Avec ma compagne avec qui j’avais tenu bon pendant que tout autour s’écroulait, nous décidions dans un premier temps de travailler un projet agro-écologique et de résilience en vue des temps troubles à venir, annoncés par l’épisode 2020-2022, puis dans un deuxième temps de nous exiler près de nos terres fraîchement acquises, en fin fond de la campagne Aveyronnaise.
Une nouvelle année 2023 (presque) sabbatique me vit planter une bambouseraie de quatre hectares, le début d’un jardin-forêt ainsi que la mise en chantier d’un autre projet de rénovation. Ce projet débutait par un nouvel atelier de lutherie (le huitième depuis que j’ai quitté l’école de Mittenwald) que je retrouve en ce début 2024 plein de motivation et de nouvelles idées. D’autres tranches prévues de cet ample projet de rénovation prévoient, dans l’ordre : l’ouverture d’un gîte, entre autres pour des résidences d’artistes, l’aménagement d’un lac d’irrigation et de pêche avec une installation de photovoltaïque flottant, des ateliers partagés dans d’anciens bâtiments agricoles et pour finir la création d’une salle de spectacles d’environ 150 places dans une ancienne grange en pierre.